Notre premier portrait d’octobre Rose, c’est Valentine.
À 28 ans, elle découvre un grain de beauté qui la gêne. Après un rendez-vous repoussé maintes fois chez le dermatologue, On lui apprend qu’elle a des métastases. Le mot Cancer est prononcé.
Comment as-tu découvert que tu avais un cancer et pourrais-tu nous partager tes premières réactions?
En 2021, un grain de beauté douloureux dans le dos a éveillé mes inquiétudes. Ayant repoussé mes rendez-vous chez le dermato mainte fois à cause du Covid, malheureusement, le grain de beauté a muté. J’ai dû subir deux opérations pour le retirer et enlever les métastases sous le bras. J’ai dû ensuite suivre un an de traitement. J’ai dû faire face à cette nouvelle. Quand tu apprends ça à mon âge, ta vie déraille, tu as le sentiment que ton monde s’écroule. J’étais partagé entre la peur et l’angoisse.
Y a-t-il des mots ou des réactions que tu aurais souhaité entendre de tes proches ?
J’ai la chance d’être entourée de ma famille, mais j’ai minimisé l’information auprès des amis, craignant les regards de pitié. J’ai attendu de finir le traitement avant d’en parler davantage, et c’est maintenant que je me sens forte pour en parler.
Quels mots ou comportements ont pu ou auraient pu te blesser ?
Rien ne m’a blessée, mais l’inconnu autour du cancer m’effrayait un peu. Les médecins te parlent de probabilités médicales, c’est vite déstabilisant. J’aurais aimé avoir plus d’accompagnement psychologique durant cette période.
Comment cela a-t-il impacté ton quotidien, as-tu changer des habitudes alimentaires ou de beauté pendant le traitement ?
Évidemment, on sort moins. On est fatigué et les effets secondaires ont affecté ma peau. J’avais besoins de me maquiller pour cacher cela. Je ne connaissais pas le socio-maquillage et la socio-coiffure. J’aurais aimé connaître ses accompagnements car je n’ai pas recherché de produits spécifiques, j’ai utilisé ce que j’avais.
As-tu reçu un accompagnement sur la gestion de ta nouvelle image physique ?
Non, ma psychologue ne m’a pas aidée dans cette perspective. J’ai traversé cette période seule, impactant mon estime de soi.
Quel moment t’a fait te sentir bien dans cette lutte face à ton cancer?
Sans hésiter, la fin du traitement, lorsque l’hôpital a décidé de ne pas reprendre le dernier mois, a été un soulagement intense. J’ai pleuré de joie pendant une semaine.
Quelle était l’importance des mots de soutien de tes proches ?
De me dire reste forte, courageuse, étaient des mots cruciaux. Le cancer crée un stress permanent, et ce soutien moral était essentiel lorsque tu portes ce fardeau seul.
Les gens autour de toi avaient ils conscience de la réalité de ton combat face au cancer?
Non, j’ai gardé ça pour moi et au taf, on ne veut pas en parler non plus. Je partageais ça seulement avec mes amis très proches et ma famille . Mais, La méconnaissance sur la nécessité de surveiller sa santé c’est dingue. Moi c’est parti d’un seul grain de beauté et après tout s’est enchaîné.
Comment ta vie a-t-elle changé après le traitement ?
J’ai dû être plus vigilante face au soleil et prendre des précautions constantes. J’ai une surveillance médicale qui persiste, et qui me rappelle à quel point notre santé est fragile. Les gens devraient être conscients de l’importance de surveiller un grain de beauté, faire une prise de sang ou de se faire examiner régulièrement.
Faites attention à votre santé et renseignez-vous! Mais je suis vraiment heureuse d’avoir combattu ça et de commencer à reconstruire l’après.
Merci aux personnes qui ont participées et soutenues ce projet Valentine Chellius, Claudie Larteau, Nathalie Hutteau, Jasmine, l’association Casiopeea, Nathalie Humbert & la Caserne Paris
Photography de Junior, @promethuuus
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